[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Je ne nierai pas que tous les autres ouvrages de M.Descartesfourmillent d'erreurs.La géométrie était un guide que lui-même avait en quelque façon formé, et qui l'aurait conduit sûrement danssa physique ; cependant il abandonna à la fin ce guide et se livra à l'esprit de système.Alors sa philosophie nefut plus qu'un roman ingénieux, et tout au plus vraisemblable pour les ignorants.Il se trompa sur la nature del'âme, sur les preuves de l'existence de Dieu, sur la matière, sur les lois du mouvement, sur la nature de lalumière ; il admit les idées innées, il inventa de nouveaux éléments, il créa un monde, il fit l'homme à samode, et on dit avec raison que l'homme de Descartes n'est en effet que celui de Descartes, fort éloigné del'homme véritable.Il poussa ses erreurs métaphysiques jusqu'à prétendre que deux et deux ne font quatre que parce que Dieu l'avoulu ainsi.Mais ce n'est point trop dire qu'il était estimable même dans ses égarements.Il se trompa, mais cefut au moins avec méthode, et avec un esprit conséquent ; il détruisit les chimères absurdes dont on infatuaitla jeunesse depuis deux mille ans ; il apprit aux hommes de son temps à raisonner et à se servir contrelui-même de ses armes.S'il n'a pas payé en bonne monnaie, c'est beaucoup d'avoir décrié la fausse.Je ne crois pas qu'on ose, à la vérité, comparer en rien sa philosophie avec celle de Newton : la première estun essai, la seconde est un chef-d'oeuvre.Mais celui qui nous a mis sur la voie de la vérité vaut peut-êtrecelui qui a été depuis au bout de cette carrière.TREIZIÈME LETTRE.SUR M.LOCKE.24 Lettres philosophiquesDescartes donna la vue aux aveugles ; ils virent les fautes de l'Antiquité et les siennes.La route qu'il ouvritest, depuis lui, devenue immense.Le petit livre de Rohaut a fait pendant quelque temps une physiquecomplète ; aujourd'hui, tous les recueils des académies de l'Europe ne font pas même un de système : enapprofondissant cet abîme, il s'est trouvé infini.Il s'agit maintenant de voir ce que M.Newton a creusé dansce précipice.QUINZIÈME LETTRE.SUR LE SYSTÈME DE L'ATTRACTION.Les découvertes du chevalier Newton, qui lui ont fait une réputation si universelle, regardent le système dumonde, la lumière, l'infini en géométrie, et enfin la chronologie, à laquelle il s'est amusé pour se délasser.Je vais vous dire (si je puis, sans verbiage) le peu que j'ai pu attraper de toutes ces sublimes idées.À l'égard du système de notre monde, on disputait depuis longtemps sur la cause qui fait tourner et qui retientdans leurs orbites toutes les planètes, et sur celle qui fait descendre ici-bas tous les corps vers la surface de laterre.Le système de Descartes, expliqué et fort changé depuis lui, semblait rendre une raison plausible de cesphénomènes, et cette raison paraissait d'autant plus vraie qu'elle est simple et intelligible à tout le monde.Mais, en philosophie, il faut se défier de ce qu'on croit entendre trop aisément, aussi bien que des chosesqu'on n'entend pas.La pesanteur, la chute accélérée des corps tombant sur la terre, la révolution des planètes dans leurs orbites,leurs rotations autour de leur axe, tout cela n'est que du mouvement ; or, le mouvement ne peut être conçuque par impulsion ; donc tous ces corps sont poussés.Mais par quoi le sont-ils ? Tout l'espace plein ; donc ilest rempli d'une matière très subtile, puisque nous ne l'apercevons pas ; donc cette matière va d'Occident enOrient, puisque c'est d'Occident en Orient que toutes les planètes sont entraînées.Aussi, de supposition ensupposition et de vraisemblance en vraisemblance, on a imaginé un vaste tourbillon de matière subtile, danslequel les planètes sont entraînées autour du soleil ; on crée encore un autre tourbillon particulier, qui nagedans le grand, et qui tourne journellement autour de la planète.Quand tout cela est fait, on prétend que lapesanteur dépend de ce mouvement journalier ; car, dit-on, la matière subtile qui tourne autour de notre petittourbillon doit aller dix-sept fois plus vite que la terre ; or, si elle va dix-sept fois plus vite que la terre, elledoit avoir incomparablement plus de force centrifuge, et repousser par conséquent tous les corps vers la terre.Voilà la cause de la pesanteur, dans le système cartésien.Mais avant que de calculer la force centrifuge et la vitesse de cette matière subtile, il fallait s'assurer qu'elleexistât, et supposé qu'elle existe, il est encore démontré faux qu'elle puisse être la cause de la pesanteur.M.Newton semble anéantir sans ressource tous ces tourbillons, grands et petits, et celui qui emporte lesplanètes autour du soleil, et celui qui fait tourner chaque planète sur elle-même.Premièrement, à l'égard du prétendu petit tourbillon de la terre, il est prouvé qu'il doit perdre petit à petit sonmouvement ; il est prouvé que si la terre nage dans un fluide, ce fluide doit être de la même densité que laterre, et si ce fluide est de la même densité, tous les corps que nous remuons doivent une résistance extrême,c'est-à-dire qu'il faudrait un levier de la longueur de la terre pour soulever le poids d'une livre.À l'égard des grands tourbillons, ils sont encore plus chimériques [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • elanor-witch.opx.pl
  •