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.Je lui offrirai mes services& Je lui proposeraid adoucir les rigueurs de sa prison par mes interviews, et decombler l insuffisance de son ordinaire avec quelques friandi-ses& Il n aura pas à regretter mes visites ni à craindre mes im-prudences.Je frappe le panneau&La lumière s éteint subitement.Le prisonnier a suspendu sa respiration&Il convient de le rassurer. 88 « Ouvrez& dis-je doucement en russe& ouvrez& »Je n ai pu achever ma phrase, car le train vient d éprouverune secousse, et il me semble que sa vitesse se ralentit.Cependant nous ne sommes pas encore arrivés à la stationde Ghéok-Tepé.En ce moment, des cris se font entendre au dehors.Je me hâte de sortir du fourgon dont je referme la porte.Il était temps.À peine suis-je sur la plate-forme que la logette s ouvre.Popof en sort sans m avoir aperçu, pénètre dans le fourgon et sedirige vers la locomotive.Presque aussitôt le train a repris sa vitesse normale, et Po-pof reparaît un instant après.« Qu est-il donc arrivé, Popof ? Ce qui se voit souvent, monsieur Bombarnac.Un droma-daire vient de se faire écraser& Pauvre bête ! Pauvre bête& qui aurait pu causer un déraillement& Fichue bête alors ! » 89 CHAPITRE VIIIAvant que le train atteignît la station de Ghéok-Tepé, jesuis rentré dans le wagon.Le diable soit de ce dromadaire ! S ilne s était pas fait si maladroitement écraser, le numéro 11 neserait plus un inconnu pour moi.Il eût ouvert son panneau,nous aurions causé amicalement, nous nous serions séparésavec une bonne poignée de main& Maintenant il doit être aucomble de l inquiétude, puisqu il sait que sa fraude est décou-verte, qu il existe quelqu un dont il a lieu de soupçonner les in-tentions, quelqu un qui n hésitera peut-être pas à trahir son se-cret& Et alors, après avoir été extrait de sa caisse, il sera missous bonne garde à la station prochaine, et c est inutilement queMlle Zinca Klork l attendra dans la capitale du Céleste-Empire !Oui ! il conviendrait de le rassurer cette nuit même& C estimpossible, car le train va bientôt stopper à Ghéok-Tepé, puis àAskhabad, d où il repartira aux premières lueurs du jour.Je nepuis plus compter sur le sommeil de Popof.Je m étais absorbé en ces réflexions, lorsque la locomotivea fait arrêt en gare de Ghéok-Tepé à une heure du matin.Aucunde mes compagnons de voyage n a quitté sa couchette.Je descends sur le quai, et me voici rôdant autour du four-gon.Ce serait courir trop de risques que de chercher à m y in-troduire.Quant à la ville que j aurais eu quelque plaisir à visiter,l obscurité m empêcherait d en rien voir.D après ce que m araconté le major Noltitz, elle garde encore les traces du terribleassaut de Skobeleff en 1880, murailles démantelées, bastions enruines& Il faut me résigner à n avoir vu cela que par les yeux dumajor. 90 Le train repart à deux heures du matin, après avoir reçuquelques voyageurs que Popof me dit être des Turkomènes.Jeles passerai en revue, quand il fera jour.Une promenade d une dizaine de minutes sur la plate-forme me permet d entrevoir les hauteurs de la frontière per-sane à l extrême limite de l horizon.Au delà des massifs d uneoasis verdoyante, arrosée de nombreux creeks, nous traversonsde longues plaines cultivées, où la ligne fait de fréquents détours des « diversions », disent les Anglais.Ayant constaté que Po-pof ne songe point à se rendormir, j ai repris mon coin.À trois heures, nouvel arrêt.Le nom d Askhabad est criésur le quai de la gare.Comme je ne puis tenir en place, je des-cends, laissant mes compagnons profondément endormis, etm aventure à travers la ville.Askhabad est le chef-lieu de la Transcaspienne, et je merappelle fort à propos ce qu en a dit l ingénieur Boulangier aucours de cet intéressant voyage qu il a fait jusqu à Merv.Tout ceque j ai entrevu en quittant la gare sur la gauche, c est la sombresilhouette du fort turkoman, dominant la nouvelle ville, dont lapopulation a presque doublé depuis 1887.Cela forme un blocassez confus derrière un épais rideau d arbres.Revenu vers trois heures et demie.En ce moment, Popoftraverse le fourgon de bagages, je ne sais pour quelle raison.Quelle doit être l inquiétude du jeune Roumain pendant ces al-lées et venues devant sa caisse !Dès que Popof a reparu :« Rien de nouveau ? ai-je demandé. 91 Rien, monsieur Bombarnac, si ce n est que la brise dumatin est fraîche. Très fraîche, en effet.Est-ce qu il n y a pas une buvettedans la gare ? Il y en a une pour l agrément des voyageurs& Et pour l agrément des employés, sans doute ? Venezdonc, Popof.»Et Popof ne se fait pas autrement prier.Si la buvette est ouverte, il me paraît que les consomma-teurs n y peuvent trouver qu un choix restreint de consomma-tions.Pour toute liqueur, du « kimis », boisson tirée du lait fer-menté de jument, d un goût d encre plutôt fade, très nourris-sante quoique très liquide.Il faut être Tartare rien que pour re-garder ce kimis.Du moins, tel est l effet qu il m a produit.MaisPopof l a trouvé excellent, et c est l essentiel.La plupart des Sarthes et des Kirghizes, qui venaient dedescendre à Askhabad, ont été remplacés par d autres voyageursde deuxième classe, Afghans, marchands de leur état, et surtoutcontrebandiers, très entendus en affaires de ce genre.Tout lethé vert qui est consommé dans l Asie centrale, ils le font venirde Chine par l Inde, et, bien que le transport en soit considéra-blement allongé, ils le livrent à un prix inférieur au thé russe.Ilva sans dire que les bagages de ces Afghans furent visités avecune minutie moscovite
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