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.— Comptez-vous en faire une armée capable de vaincre celle de Ramsès ?Ofir dessina d’étranges figures géométriques dans la poussière.— Ramsès a vaincu les Hittites, insista Chénar, votre réseau est démantelé, je n’ai plus aucun partisan.A part croupir ici, quelle autre destinée ?— La magie nous aidera à la modifier.Chénar haussa les épaules.— Vous n’avez pas réussi à supprimer Néfertari, vous avez été incapable d’affaiblir Ramsès.— Vous êtes injuste, estima le mage.La reine est sortie meurtrie de l’épreuve que je lui ai infligée.— Iset la belle donnera un autre fils à Ramsès, et le roi adoptera autant d’héritiers qu’il le souhaite ! Aucun souci familial n’empêchera mon frère de régner.— Les coups finiront par l’user.— Ignorez-vous qu’un pharaon d’Egypte est régénéré au terme de sa trentième année de règne ?— Nous n’en sommes pas encore là, Chénar ; les Hittites n’ont pas renoncé au combat.— La coalition qu’ils avaient formée n’a-t-elle pas été détruite à Kadesh ?— L’empereur Mouwattali est un homme rusé et prudent ; il a su battre en retraite au bon moment et organisera une contre-offensive qui surprendra Ramsès.— Je n’ai plus envie de rêver, Ofir.Au loin, un bruit de galop.Chénar s’empara d’une épée.— Ce n’est pas l’heure à laquelle les atoniens nous apportent de la nourriture.Le frère de Ramsès se précipita vers l’entrée de la tombe, dominant la ville morte et la plaine.— Deux hommes.— Viennent-ils vers nous ?— Ils sortent de la ville et se dirigent vers la falaise… vers nous ! Mieux vaudrait sortir de cette tombe et nous cacher ailleurs.— Pas de précipitation, ils ne sont que deux.Ofir se leva.— C’est peut-être le signe que j’attendais, Chénar.Regardez bien.Chénar identifia un partisan d’Aton ; la présence de son compagnon le stupéfia.— Méba… Méba ici ?— Il est mon subordonné et notre allié.Chénar posa son épée.— A la cour de Ramsès, personne ne soupçonne Méba ; aujourd’hui, il faut oublier nos différends.Chénar ne répondit pas.Il n’éprouvait que mépris pour Méba, dont l’unique ambition était de préserver sa fortune et son confort.Quand le diplomate s’était présenté à lui comme le nouvel agent hittite, Chénar n’avait pas cru à la sincérité de son engagement.Les deux cavaliers mirent pied à terre, à l’entrée du chemin qui menait à la tombe du grand prêtre d’Aton.Le partisan du dieu solaire garda les chevaux, Méba se dirigea vers le repaire de ses complices.L’inquiétude serra la gorge de Chénar.Et si le haut fonctionnaire les avait trahis, précédant de quelques instants la police de Pharaon ? Mais l’horizon demeura vide.Crispé, Méba n’utilisa pas les formules de politesse habituelles.— Je prends de grands risques en venant ici… Pourquoi m’avoir fait parvenir un message m’enjoignant de vous rencontrer ?La réplique d’Ofir cingla.— Vous êtes sous mes ordres, Méba ; là où je vous dirai d’aller, vous irez.Les nouvelles ?Chénar fut surpris.Ainsi, du fond de son repaire, le mage continuait à diriger son réseau.— Pas fameuses.La contre-attaque hittite n’est pas un franc succès ; Ramsès a réagi avec vigueur et déjà reconquis Canaan.— S’élance-t-il vers Kadesh ?— Je l’ignore.— Il faut être efficace, Méba, beaucoup plus efficace, et me donner davantage de renseignements.Les bédouins ont-ils rempli leurs engagements ?— La révolte semble générale… Mais je dois me montrer très prudent pour ne pas éveiller la méfiance d’Améni !— Ne travaillez-vous pas au ministère des Affaires étrangères ?— La prudence…— Avez-vous l’occasion d’approcher le petit Khâ ?— Le fils aîné de Ramsès ? Oui, mais pourquoi…— Il me faut un objet qui lui est particulièrement cher, Méba, et il me le faut très vite.7Moïse, son épouse et son fils avaient quitté le pays de Madiân qui se trouvait au sud d’Edom et à l’est du golfe d’Aqaba.C’est là que l’Hébreu s’était caché pendant une longue période, avant de sortir de cette retraite pour retourner en Egypte, contre l’avis de son beau-père.Alors qu’il était accusé de meurtre, ne commettait-il pas une folie en se livrant à la police de Pharaon ? Il serait emprisonné et condamné à mort.Mais aucun argument n’avait ébranlé Moïse.Dieu lui avait parlé, au cœur de la montagne, et lui avait ordonné de faire sortir d’Egypte ses frères hébreux pour leur permettre de vivre la vraie foi, sur une terre qui leur appartiendrait.La tâche semblait impossible, mais le prophète aurait la force de l’accomplir.Son épouse Çippora avait, elle aussi, tenté de le dissuader.En vain [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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